Depuis plusieurs mois, la famille Drui a entrepris un vaste chantier dans la grange du domicile : plus de 135m2 vont être aménagés. Dès cet été, Titouan et sa copine pourront s’installer dans cet appartement aux allures de loft. Une vraie impatience pour le jeune homme, “il me tarde d'avoir mon petit chez moi, je serai plus indépendant. Mes parents seront toujours à côté si j'ai besoin d'aide, mais je pourrai enfin retrouver un peu d'intimité.” D'ici août, Titouan pourra dire adieu à sa chambre située au rez-de- chaussée, loin d'être fonctionnelle, "pour aller dans le salon, il faut que je sorte dans la rue et rentre par le garage... À long terme, ce n'est pas vivable".

Avant de pouvoir inaugurer les lieux, il faut encore attendre. Les travaux avancent doucement. La faute aux nombreux devis et aux complexes dossiers à établir pour espérer bénéficier d’aides financières. L'attribution des subventions étatiques allouées aux personnes en situation de handicap pour rendre leur logement accessible, ne concernent pas tous les ménages et ne dépassent pas un montant de

10 000 €, accordé tous les dix ans. Une piètre aide pour la famille Drui qui estime le coût total du projet immobilier à 150 000 €.

Pour mener à bien ce chantier, les proches de Titouan peuvent compter sur l'association qu'ils ont créée au lendemain de son accident : “on reçoit beaucoup de dons. C’est dingue de se dire qu'autant de personnes me viennent en aide sans forcément me connaître !"  Depuis trois ans, concerts et manifestations en tous genres s’organisent en faveur du jeune homme. Grâce à cette générosité, les parents de Titouan sont en mesure d'acheter, en partie, le matériel nécessaire au handicap de leur fils.

Une fois installé dans son appartement, plus autonome et libéré des démarches administratives qui n’en finissent pas, Titouan pourra réfléchir à une future reconversion professionnelle. Ancien étudiant en BTS de maintenance industrielle, attiré par le travail manuel, il n’a pas encore trouvé sa voie : “les formations adaptées à mon handicap ne me plaisent pas vraiment... Je me laisse un peu de temps avant de me décider. Je préfère avancer étape par étape, sans me soucier de quoi demain sera fait".