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Dans la nuit, le diagnostic est tombé. De sa chute, Titouan ne s’en relèvera pas : le jeune homme de dix-neuf ans est tétraplégique. Après trois semaines de coma, Titouan se réveille. Intubé, il ne peut pas parler. Le choc est total, “je ne réalisais pas ce qu’il se passait. Je ne comprenais même pas où j’étais...” 

 

Opéré neuf fois de la colonne vertébrale depuis son accident, aujourd’hui, Titouan déjoue les pronostics médicaux. Grâce aux interventions chirurgicales et aux allers-retours au centre de rééducation, le jeune mosellan a partiellement retrouvé l’usage de ses bras, une progression inattendue. “Je peux écrire sur mon portable avec mes phalanges, mais la plupart du temps, je fonctionne avec le dicté vocal. Alors, s’il y a des erreurs dans mes messages, ce n’est pas ma faute! ” plaisante-t-il. Sa sensibilité au niveau des mains et des pieds se réveille doucement. Des évolutions encore insuffisantes au goût du jeune homme, "le reste de mon corps reste insensible...  Ma situation s'est améliorée, mais je préfère ne pas me faire de faux espoirs."  

 

Féru de sport et passionné de foot, le jeune homme de vingt-trois ans, peine encore à réaliser que c’est sur un terrain, qu'en une fraction de seconde, sa vie a basculé. “J’ai commencé très tôt à pratiquer. C’est là où je me sentais le mieux. Je n’en veux pas au foot, c’est la vie qui m’a fait ça... Mais la façon dont c'est arrivé est injuste : ce jour-là, je n’aurais pas dû jouer...”  


Depuis ce 23 février 2014, Titouan, par paliers, s'accommode avec sa nouvelle vie. S’il confie ne plus se sentir le même, progressivement, il parvient à se faire à sa situation : “je n’ai pas le choix de toute façon, j'essaie simplement de m'y faire.”

 

En trois ans, Titouan a dû faire face à des moments très éprouvants. Quand les

douleurs neuropathiques le rattrapent, il peine à garder le moral. Il faut accepter cette existence,

qu'il n'avait jamais imaginé, dans ce nouveau corps, "ça ne se fera pas du jour au lendemain. Parfois, je relativise et reste patient, mais quand j’ai le moral au plus bas, je me dis qu’après ma mort, j’irai au paradis, car j’ai déjà connu l’enfer.

 

 

"Je suis prisonnier d'un corps qui n'est pas le mien"

Titouan 

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23 février 2014, Strasbourg, hôpital de Hautepierre

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